L’Égypte et la finance islamique : un modèle en pleine expansion ?

L’Égypte et la finance islamique : un modèle en pleine expansion ?
La finance islamique connaît une croissance rapide à travers le monde, et l’Égypte, avec sa position stratégique en Afrique et au Moyen-Orient, se place au cœur de cette dynamique. En 2025, le pays semble bien parti pour devenir un leader dans le domaine, avec une réglementation de plus en plus favorable et un environnement économique propice à l’essor de ce secteur. La finance islamique, qui repose sur des principes éthiques et des interdictions spécifiques, comme l’interdiction du riba (intérêt) et du gharar (incertitude excessive), offre une alternative aux systèmes financiers traditionnels, attirant non seulement les populations locales mais aussi les investisseurs internationaux.
Mais dans quelle mesure l’Égypte est-elle prête à devenir un modèle de la finance islamique, et quels sont les défis et les opportunités qui se dessinent pour ce secteur ?
Un environnement favorable à la finance islamique en Égypte
L’Égypte, avec son marché financier en pleine évolution et sa forte population musulmane, est un terrain fertile pour l’expansion de la finance islamique. En 2025, le pays a mis en place plusieurs réformes visant à renforcer la régulation de ce secteur et à attirer des investissements étrangers. Le gouvernement égyptien a activement encouragé la création de banques islamiques et l’émission d’obligations islamiques (sukuk), afin de stimuler la croissance économique et diversifier ses sources de financement.
L’Égypte a également ouvert la voie à l’intégration de produits financiers islamiques dans les marchés boursiers, permettant aux investisseurs de participer à des instruments financiers conformes à la charia. Par exemple, la Bourse égyptienne propose désormais des sukuks qui permettent aux entreprises et aux gouvernements de lever des fonds sans recourir à des intérêts, une caractéristique unique du modèle de finance islamique.
Croissance des banques islamiques et des produits financiers
Les banques islamiques en Égypte ont connu une forte croissance ces dernières années. En 2025, des établissements financiers comme la Banque Misr et la Banque Al Baraka offrent désormais une gamme complète de services financiers compatibles avec la charia. Ces banques se sont adaptées aux besoins des consommateurs et des entreprises, offrant des solutions de financement pour les projets immobiliers, les entreprises et même les particuliers.
Une tendance forte est également l’expansion des produits d’épargne et d’investissement basés sur la finance islamique. Ces produits, tels que les comptes d’épargne sans intérêt, les financements murabaha (basés sur des contrats de vente) et les financements ijarah (basés sur des contrats de location), permettent aux clients de s’engager dans des transactions financières tout en respectant les principes de la charia.
En parallèle, le marché des sukuks (obligations islamiques) est en forte croissance. L’Égypte a récemment émis des sukuks pour financer des projets d’infrastructures et de développement, attirant ainsi des investisseurs internationaux désireux de diversifier leurs portefeuilles avec des instruments compatibles avec les principes islamiques.
Les opportunités de la finance islamique pour l’économie égyptienne
L’expansion de la finance islamique représente une opportunité majeure pour l’Égypte. Tout d’abord, cette industrie permet de diversifier les sources de financement pour les projets économiques nationaux. Avec une économie en développement et une population jeune et dynamique, l’Égypte a besoin de sources alternatives pour soutenir ses projets d’infrastructure et d’industrialisation, ainsi que pour soutenir ses petites et moyennes entreprises (PME).
De plus, le secteur de la finance islamique peut jouer un rôle crucial dans l’inclusion financière. En proposant des produits financiers adaptés aux besoins des segments de la population qui, pour des raisons religieuses ou culturelles, évitent les institutions financières classiques, l’Égypte peut élargir l’accès à des services bancaires pour une grande partie de sa population non bancarisée.
Enfin, l’Égypte, en tant que porte d’entrée vers les marchés d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, est bien positionnée pour attirer des investissements internationaux dans le secteur de la finance islamique. Le pays bénéficie d’une main-d’œuvre qualifiée, d’une infrastructure en développement et d’un environnement politique relativement stable, ce qui en fait une destination attractive pour les fonds d’investissement spécialisés dans la finance islamique.
Les défis à surmonter : réglementation et acceptation du marché
Malgré ces opportunités, l’Égypte doit encore faire face à plusieurs défis pour se positionner comme un leader dans la finance islamique. Le premier obstacle réside dans la réglementation. Bien que le pays ait déjà mis en place des réformes pour encourager la finance islamique, il doit continuer à affiner et à développer un cadre législatif plus adapté pour attirer davantage d’investisseurs étrangers et de nouveaux acteurs financiers.
La formation et la sensibilisation aux principes de la finance islamique demeurent également un défi majeur. Si la demande pour des produits financiers compatibles avec la charia est forte, l’Égypte doit renforcer les capacités des banques, des entreprises et des régulateurs pour comprendre les subtilités de ces instruments financiers.
Un autre défi est la concurrence croissante des autres pays de la région, notamment des Émirats arabes unis, du Qatar et de l’Arabie saoudite, qui ont déjà bien développé leur secteur de la finance islamique. L’Égypte doit redoubler d’efforts pour se démarquer et devenir un véritable hub financier pour l’ensemble de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
Un modèle en pleine expansion mais avec des défis à relever
La finance islamique en Égypte connaît une croissance rapide, soutenue par un cadre réglementaire favorable et des initiatives gouvernementales visant à encourager l’inclusion financière et à attirer des investissements étrangers. Bien que le pays soit sur la bonne voie pour devenir un acteur majeur dans ce secteur, il doit surmonter plusieurs défis, notamment en matière de réglementation et de formation, pour pleinement réaliser son potentiel.
Si ces obstacles sont surmontés, l’Égypte pourrait bien devenir un modèle de finance islamique dans la région, offrant une alternative attrayante aux systèmes financiers traditionnels et contribuant à l’expansion économique du pays.